La lutte contre
le harcèlement est une priorité du ministère de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Le harcèlement va
à l’encontre des valeurs défendues par l’école :
- - le respect de chacun
- - l’acceptation des différences
- - l’apprentissage de la citoyenneté.
Pendant
longtemps, et parfois encore aujourd’hui, le harcèlement entre élèves a été
considéré comme anodin, voire constitutif de la construction de nos
enfants et de nos jeunes, laissant souvent entendre que ces violences
"forgeaient le caractère".
Pour contrer
ces discours fatalistes, il est indispensable de mieux faire connaître ce
phénomène et ses conséquences qui sont graves, parfois dramatiques sur les
courts, moyens et longs termes.
Il est
essentiel de briser la loi du silence et de refuser que, pour une
différence, réelle, supposée ou fantasmée, un enfant puisse être
victime de brimades, d’injures, de violences physiques, de rejet, de
rumeurs à répétition.
Tous doivent
pouvoir se reconstruire après les blessures psychologiques infligées et
changer de comportement quand ils sont auteurs, car c’est cela aussi « l’éducation ».
Article 222-33-2-2
·
Créé par LOI n°2014-873 du 4 août 2014 - art. 41
Le
fait de harceler une personne par des propos
ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de
ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou
mentale est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende lorsque ces
faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours
ou n'ont entraîné aucune incapacité de travail.
Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende :
1° Lorsqu'ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours
2° Lorsqu'ils ont été commis sur un mineur de 15 ans
3° Lorsqu'ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur
4° Lorsqu'ils ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne
Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsqu'ils sont commis dans 2 des circonstances mentionnées aux 1° à 4°.
Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende :
1° Lorsqu'ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours
2° Lorsqu'ils ont été commis sur un mineur de 15 ans
3° Lorsqu'ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur
4° Lorsqu'ils ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne
Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsqu'ils sont commis dans 2 des circonstances mentionnées aux 1° à 4°.
Harcèlement en ligne
L'auteur d'un harcèlement
en ligne risque 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
La peine maximale est portée à 3 ans de prison et 45 000 € d'amende si les faits ont causé une
incapacité totale de travail de plus de 8 jours (anxiété, stress, …) ou si
la victime a moins de 15 ans.
Si l'auteur est mineur
Dans tous les cas, si
l'auteur est un mineur de plus de 13 ans, la peine maximale est divisée par 2
et l'amende ne peut dépasser 7 500 €.
Pour un harcèlement en
ligne, la peine maximale sera donc d’1 an de prison et de 7 500 €.
Les sanctions et mesures applicables aux mineurs de moins
de 13 ans relèvent de dispositions
spécifiques.
En outre, ce sont les
parents des auteurs mineurs, quelques soit leur âge, qui seront responsables
civilement et devront
indemniser les parents de la victime.
Les coupables de ces faits âgés de plus de 13 ans risquent
des peines de prison et des amendes.
À savoir :
Les mesures et sanctions
applicables aux mineurs de moins de 13 ans relèvent de dispositifs
spécifiques. Ils ne peuvent en aucun cas aller en prison ou payer
une amende.
Harcèlement
à l'école
L'auteur est un mineur de
plus de 13 ans risque une peine de prison ou une amende.
Des circonstances
aggravantes existent :
- si la victime a moins de 15 ans,
- si le harcèlement a été commis sur une victime dont la
vulnérabilité (maladie, handicap physique ou mental...) est apparente ou
connue de l'auteur,
- si le harcèlement a entraîné une incapacité totale de travail
(jours d'école manqués) de plus de 8 jours,
- ou si le harcèlement a été commis via internet.
Les peines varient selon
le nombre de circonstances a :
Peines pour
harcèlement scolaire
|
|||
Sanction
|
Sans circonstances aggravantes
|
Avec 1 circonstance aggravantes
|
Avec 2 circonstances aggravantes ou
plus
|
Peine de prison
|
6 mois
|
1 an
|
18 mois
|
Amende
|
7 500 €
|
7 500 €
|
7 500 €
|
Les peines sont aggravées si l'auteur est majeur.
Peines pour un
majeur
|
|||
Sanction
|
Sans circonstances aggravantes
|
Avec 1 circonstance aggravante
|
Avec 2 circonstances aggravantes ou
plus
|
Peine de prison
|
1 an
|
2 ans
|
3 ans
|
Amende
|
15 000 €
|
30 000 €
|
45 000 €
|
Violences volontaires
Au vu de leur gravité,
les faits peuvent être qualifiés de violences
volontaires. Ces violences peuvent être aussi bien physiques que
psychologiques (brimades, humiliations...).
Les violences scolaires
sont punies qu'aillent été commises au sein ou aux abords des établissements.
Pour des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de 8
jours, le coupable, s'il a de 13 à 17 ans, risque une amende voire une peine de
prison. Les sanctions varient selon l'âge de la victime.
Peines pour
violences aggravées
|
||
Sanction
|
Victime de moins de 15 ans
|
Victime de 15 ans ou +
|
Peine de prison maximale
|
3 ans et demi
|
2 ans et demi
|
Amende maximale
|
7 500 €
|
7 500 €
|
Les peines sont plus
lourdes si l'auteur est majeur.
Peines pour un
majeur
|
||
Sanction
|
Victime de moins de 15 ans
|
Victime de 15 ans ou +
|
Peine de prison maximale
|
7 ans
|
5 ans
|
Amende maximale
|
100 000 €
|
75 000 €
|
À savoir :
le mineur victime de
telles violences peut porter plainte jusqu'à ses 38 ans.
Provocation
au suicide
L'auteur d'une
provocation au suicide, s'il est âgé de 13 à 17 ans, risque une amende voire
une peine de prison. Pour être sanctionnée, cette provocation doit avoir été
suivie du suicide ou d'une tentative de suicide de la victime. Les sanctions
varient selon l'âge de la victime.
Peines pour
provocation au suicide
|
||
Sanctions
|
Victime de moins de 15 ans
|
Victime de 15 ans ou +
|
Peine de prison maximale
|
1 an et demi
|
2 ans et demi
|
Amende maximale
|
7 500 €
|
7 500 €
|
Les peines sont plus
lourdes si l'auteur est majeur.
Peines pour un
majeur
|
||
Sanctions
|
Victime de moins de 15 ans
|
Victime de 15 ans ou +
|
Peine de prison maximale
|
3 ans
|
5 ans
|
Amende maximale
|
45 000 €
|
75 000 €
|
Menaces
de mort
Une menace de mort
réitérée et/ou matérialisée par un écrit, une image ou tout autre support peut
être punie, si l'auteur est un mineur de plus de 13 ans, de :
- 1 an et demi de prison
- et 7 500 €.
Les peines maximales sont
aggravées si l'auteur est majeur :
- 3 ans de prison,
- 45 000 € d'amende.
Responsabilité des parents des auteurs
Les parents des auteurs
mineurs sont responsables
civilement des actes
de leur enfant même s'il a plus de 13 ans. Ce sont eux qui devront payer les dommages-intérêts.
Cette indemnisation sera versée aux aux parents de la
victime.
Responsabilité du personnel éducatif
Un enseignant ou tout
autre personnel éducatif (surveillant, proviseur...) peut être poursuivi lors
d'un procès pénal.
Il risque une amende voire une peine de prison. Par exemple, pour
non-assistance à personne en danger, si la justice estime qu'un enseignant
aurait pu empêcher des violences contre un élève mais qu'il n'a rien fait.
En revanche, les
personnels éducatifs ne peuvent pas être condamnés à verser des
dommages-intérêts aux parents de la victime. Pour obtenir réparation, les
parents doivent poursuivre l'État devant un tribunal civil.
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